La colère et sa physiologie

Même si la colère est une émotion en réaction à quelque chose qui a stimulé ce sentiment en nous, c’est aussi une réaction physiologique. Il y a des phénomènes physiques qui se passent en nous quand nous sommes en colère. L’énervement provoque une augmentation de la pression sanguine, le poult accélère et des réactions biochimiques se passent dans le cerveau. Du cerveau, l’adrénaline et la noradrénaline sont sécrétées dans le sang en réaction à l’émotion de la colère.

Nous réagissons physiquement à la colère de la même façon avec laquelle nous aurions réagi à une menace. Notre corps réagi automatiquement par le combat ou la fuite. C’est la façon que notre corps a pour faire face à ce qui est perçu comme un danger ou une menace. Nous décidons alors, en se basant sur la réaction physique de notre corps, de rester et combattre la source de la colère ou de battre en retraite et de fuir. Le corps utilise la lutte ou la fuite pour se défendre.

La réaction de combat ou de fuite est ancrée dans nos gènes et ce depuis l’époque de l’homme des cavernes. L’homme des cavernes réagissait face au danger de la même façon que l’homme moderne. C’est la même partie du cerveau qui fait face à la colère que celle qui réagit à la peur par le combat ou la fuite. Il s’agit de l’hypothalamus. Lorsque nous sommes en colère, l’hypothalamus stimule les cellules nerveuses pour nous préparer à nous défendre. Nous nous défendons en restant et en combattant ou en fuyant, ainsi cette réaction est appelée la réaction de combat ou de fuite.

La partie du cerveau qui traite directement avec nos émotions, appelée amygdale (ou complexe amygdalien), se met dans tous ses états lors de la colère. C’est pour ça que nous nous mettons tout de suite en mode de pilotage automatique quand on s’énerve. Suite à cette étape initiale, nous perdons tout contrôle sur la colère. Le temps que la colère prend pour arriver à l’amygdale est d’un quart de seconde. Cela élimine d’abord tout processus de pensée. En même temps, la quantité de sang augmente sur le lobe frontal. C’est cette partie du cerveau qui représente la raison. C’est le lobe frontal qui nous permet de cogner sur quelqu’un ou de contrôler l’envie de le faire. Ces deux régions du cerveau doivent s’équilibrer : la partie des reflexes et la partie de la logique. Une fois cet équilibre atteint, nous pouvons reprendre le contrôle de nous-mêmes après la première réaction de combat ou de fuite et ainsi réorienter nos émotions. La science a constaté que la réaction neurologique à un épisode de colère est d’une durée de 2 secondes à peu près. C’est pourquoi il est conseillé de compter jusqu’à dix lorsqu’on s’énerve pour laisser passer ces deux secondes de perte de contrôle. Une fois ces deux secondes passées, il redevient possible de contrôler ses émotions.