Pourquoi remarque t-on chez les autres ce qu’on ne voit pas chez soi ?

Ce phénomène est souvent expliqué par des concepts psychologiques et sociaux tels que la projection, la distorsion cognitive et l’effet de focalisation. Voici quelques explications possibles :

  1. Projection : La projection est un mécanisme de défense psychologique où nous attribuons inconsciemment nos propres traits, émotions ou comportements à autrui. Par exemple, si quelqu’un est particulièrement critique envers les autres, il peut être enclin à projeter sa propre tendance à la critique sur les autres tout en étant moins conscient de son propre comportement critique.
  2. Distorsion cognitive : Nous avons tous des biais cognitifs qui influencent notre perception de la réalité. Parfois, ces biais nous empêchent de voir nos propres défauts ou comportements négatifs. Par exemple, l’effet de confirmation peut nous amener à rechercher des informations qui valident nos propres croyances et à ignorer celles qui les contredisent. Cela peut nous rendre aveugles à nos propres lacunes.
  3. Focalisation sur les autres : Il est plus facile de remarquer les comportements ou les traits chez les autres car nous observons leur comportement de l’extérieur, sans les mêmes filtres émotionnels et cognitifs qui entourent notre propre comportement. De plus, notre attention est souvent attirée par les différences, ce qui peut rendre plus évident ce qui nous semble inhabituel ou inacceptable chez les autres.
  4. Normes sociales et attentes : Les normes sociales et les attentes peuvent jouer un rôle important. Nous avons tendance à juger les autres en fonction de normes et de valeurs que nous partageons avec notre société, ce qui peut nous amener à critiquer ceux qui s’écartent de ces normes. Cependant, nous pouvons être plus tolérants envers nos propres actions, car nous avons tendance à justifier nos comportements en fonction de nos propres motivations et circonstances.

En fin de compte, il est important de reconnaître que nous sommes tous susceptibles de faire preuve de ces tendances à un moment donné. Cependant, la prise de conscience de ces mécanismes peut nous aider à devenir plus conscients de nos propres comportements et à être plus ouverts à l’autoréflexion. Cela peut également nous aider à être plus compréhensifs et empathiques envers les autres, en reconnaissant que personne n’est parfait et que nous avons tous nos défauts et nos faiblesses.

Guido SAVERIO